dimanche 9 mars 2008

Ardberg 10 ans et Pu erh Naku 2002

Lendemain de la tempête hivernale la plus intense de la saison. De l'après-midi jusqu'à la nuit de samedi, plus de 30 cm de neige sont "tombés" (plutôt soufflés tant les bourrasques de près de 100km/h empêchaient quiconque de voir à un mètre devant lui). Je suis resté à hiberner à l'intérieur de mon appartement ce jour là. Dimanche, tout était pétrifié. La ville complètement ensevelie dormait d'un dimanche pas comme les autres. Je dus affronter une congère d'un mètre de neige à la sortie de mon appartement, le trottoir était une dune... quelle aventure pour aller travailler! Le soir même, une dégustation thé et scotch était organisée chez mon collègue Sébastien qui, soit dit en passant, possède un sens de l'hospitalité incroyable. Tous les autres participants se sont désistés au dernier moment... trop de neige dans les rues de Montréal? Qu'est-ce qui aurait pu arrêter un fou passionné comme moi d'aller m'enivrer de ces philtres précieux? Tous les deux, après un met délicieusement relevé et accompagné de musique celte, nous avons entrepris notre dégustation:

PU ERH NAKU 2002 (Sheng): Compressé dans un bambou aromatique par les minorités Lahu, ce thé au caractère jambonneux et camphré ne me plaît pas particulièrement mais l'association avec un scotch puissant risquait d'être intéressant.
Palette aromatique: Vieux livre, fumée (camphrée), animal (charcuterie, cuir), légèrement sucré, amertume de l'anis et de la cannelle, graine de coriandre.

ARDBERG 10 ans, 46%, Islay:
Couleur: Paille clair
Nez: Beau bouquet aromatique sucré: anis, caramel écossais, vanille. Acidité fruitée (canneberge?). Notes médicamenteuses, naphtaline. Léger voile d'iode.
Texture: Mince à moyenne.
Bouche: Premièrement la douceur sucrée arrive sur la langue, réglisse, badiane. Puis survient des côtés jusque sur toute la langue une explosion surprenante d'acidité de fruit (kumquats ou tamarin, vinaigre balsamique) qui engourdit tout sur son passage. Arrive ensuite par le palais des notes plus boisées de noix grillées avant de fondre dans une amertume chocolatée parfumée de café et de santal. La finale doucement fumée aux notes de tourbe persiste fort longtemps, toujours avec une amertume délicatement chocolatée et une nuance saline.
Remarques: Très agréable.  C'est surtout son comportement en bouche qui m'a surpris, je ne m'attendais pas à ça.

ASSOCIATION: Bien, d'après moi, le caractère viande fumée des premières infusions du Naku 2002 ne s'accordaient pas très bien avec le fruit acide ou le boisé-chocolaté du Ardberg (même si il est lui-même fumé... pas de la même nature de fumée). Les dernières infusions du Pu erh avaient un certain fruité (prune blanche, groseille) qui pouvait alors mieux combiner, mais le thé démontrait une certaine fatigue et une dose d'amertume de tannins retardataires plus grossiers laissaient la bouche raide... ce qui n'est jamais bon, avec ou sans un scotch!

Le retour chez-moi dans les rues enneigées m'a paru comme un rêve. Tout était si froid et mon coeur si chaud! Les vapeurs des liqueurs dégustées émanaient encore de mes nasaux et se mélangeaient à l'air mordant et vif de la nuit, au fil des ruelles assoupies. 

vendredi 7 mars 2008

Bowmore et Shui Xian

Un soir froid où la tempête hivernale prévue devrait nous apporter une quinzaine de centimètres supplémentaires et augmenter notre total annuel ayant déjà dépassé les 300 cm cet hiver. Bien au chaud, seul, j'ai consulté les astres. Le mariage étant arrangé, le dragon noir et le monstre du Loch Ness se sont accouplés. Ce sont bien sûr des expériences, simplement par pur plaisir. Mais là, c'était vraiment divin.

SHUI XIAN 3 (M3T): Merci encore à Flo, que je salue amicalement en passant, pour l'échantillon de ce wulong noir que je connaissais sous des versions plus torréfiées (CS).
Couleur: Beau ambré éclatant.
Palette aromatique: Boisé: écorce, noisette, céréale grillée (blé), chicorée, champignons shitake. Fruité: Raisin sec, datte. Notes salées-iodées/sucrées. Épaisseur légère à moyenne. Infusions assez corsées, 4 grammes en zhong, 40-40-90 secondes, 95C.

BOWMORE 12 ans, Islay, 40%:
Couleur: Or cuivré
Nez: Fraîcheur d'agrume (fleur de citronnier?), citron confit, lavande. Effluves sucrées. Notes plus lourdes et boisées en fondu: papier, topinambour.
Texture: Épaisse et grasse (huile de lin). Superbement ample mais fine.
Bouche: L'effet en bouche est vraiment intéressant: les goûts prennent un moment à arriver, rien ne se presse. Le gras bien en place sur la langue, les notes boisées (bois coupé et champignon frais) arrivent et partent en un éclair pour laisser le fruit (orange douce confite) puis la fleur (grasse et sucrée: cactus?) s'épanouir doucement. L'arachide grillée se présente ensuite en fondu vers le chocolat noir et la fumée légère qui continueront jusqu'à la toute fin comme arrière-plan à la tourbe, la viande (saucisson fumé aux noix) et la tourbe qui revient pour conclure.
Remarques: Équilibré, assez complexe. La fumée est présente mais n'envahit pas trop. J'adore que le fruit, la fleur et le boisé se fonde chacun à leur tour comme une danse lente et suave. Très bonne bouteille.

ASSOCIATION: La tartine de Nutella! Noisette et chocolat, c'est frappant. La synergie créait aussi une finale sucrée de racine de guimauve ou de réglisse. C'était un mariage des plus heureux, le meilleur jusqu'à maintenant. 

J'apprends à goûter le thé d'abord, humer seulement le scotch le temps de la première infusion pour imprégner mon palais des arômes et saveurs du thé, puis ensuite goûter l'alcool puissamment aromatique. C'est jusqu'à maintenant la meilleure technique que j'ai pu trouver afin que chacun puisse s'exprimer et se rencontrer au milieu.

mercredi 5 mars 2008

Après une longue soirée à servir et infuser les thés au Camellia Sinensis, ma collègue Julie et notre ami François sommes allés prendre un petit verre à mon nouveau quartier général de découvertes gustatives. Nouveauté pour moi: la petite pièce du fond, vraiment plus calme et charmante.

Ah! Talisker. J'ai tellement entendu de bien sur ce scotch, les inconditionnels de cette distillerie lui vouant une fidélité sans fin, que j'ai sans hésiter voulu l'essayer.

photo par adambowie, Creative Commons

TALISKER 10 ans, 45,8%, Highland- Isle of Skye:
Couleur: Ambrée
Nez: Surprenant (j'avais été averti...). Latex, goudron, caoutchouc --> nouvelles bottes de caoutchouc(!). Boisé: mélasse, patate.
Bouche: Texture épaisse, ample, abondante. Goudron et fumée. Sucré: chocolat, maïs, mélasse, amande douce. Anis, réglisse.
Finale: Ronde et généreuse, boisée. Les notes empyreumatiques enveloppent toute la langue et le palais: goudron, caoutchouc, latex, avec un fruit mystérieux (baies?) et sucré défiant la fumée.
Remarques: Vraiment, oui, c'est du bonheur. Ça, avec un Pu erh bien costaud ou un Rouge genre Chuan Hong, ça serait vraiment intéressant. Plein, généreux, puissant. Mmmm!

photo par D'akota, Creative Commons

mardi 4 mars 2008

Cahier de bord

"Tu prends vraiment des notes?!?" Le serveur (ou patron) de L'Ile Noire était vraiment agréablement surpris de me voir avec un petit cahier en train de noter nos impressions, à moi et à Klémentine. Bien assis dans notre petit coin sombre du pub, nous avons passé une soirée mémorable. La complicité que nous vivions en dégustant nos verres m'a sincèrement touché (non, ce n'est pas que je deviens spécialement sentimental sous l'effet de quelques malheureux degrés...! Honnêtement, je le suis presque tout l'temps!!!). Le serveur, très cordial, semblait connaître ses bouteilles. J'avais déjà eu une petite idée des scotchs que j'allais choisir, mais pour Klémentine, l'homme avait été très confiant avec ses propositions: "Toi, tu vas prendre le...", considérant avec sympathie la néophyte assise devant lui. Je l'accorde, ce fut des choix fort agréables.

GLENFIDDICH 15 ans Solera Reserve, 40%, Highlands (provenant du fût qui avait servi dans le passé pour le sherry):
Couleur: Beau jaune or 
Nez: Enveloppant bouquet vigoureux. Bonbon à la menthe, noix de coco, chocolat au lait, cerise au marasquin, mirabelle, brioche.
Bouche: Épaisseur moyenne. Enveloppant par sa texture huileuse. Légèrement acidulé: pamplemousse, fruit confit. Noix de coco. Relief aromatique moyen.
Finale: Complexité intéressante. Réglisse et caramel s'évanouissant en une légère amertume maltée.
Remarque: Beau scotch fruité et accessible malgré un manque de profondeur évident.

GLENLIVET 18 ans, 43%, Highlands:
Couleur: Cuivrée
Nez: Caramel au beurre, raisin blanc et figue trop mûre. Aucune agressivité. Doux et ample, profond.
Bouche: Épaisseur moyenne. Texture fluide. Flaveurs de boulangerie, de noisettes. Le raisin mûr et fermenté est encore plus présent. Suave
Finale: Belle finale ample et grasse de noix, céréale grillée et crème. Le fruité (fraise, banane) glisse dans une persistance boisée tout en douceur.
Remarque: J'ai beaucoup apprécié sa rondeur pleine, sa douceur. Complexité intéressante malgré un certain manque de caractère.

Ensuite est venu les deux autres demi drams (et des cacahuètes!... j'ai toujours le réflexe de m'empêcher de manger quoique ce soit avant de déguster mais là je n'ai pas affaire à un Gyokuro!). Des verres d'eau glacés sont aussi les bienvenus.

ABERLOUR 10 ans, 40%, Speyside:
Couleur: Or
Nez: Frais, melon au miel, camphre. Boisé (sirop d'érable foncé). Fruit confit, ananas. Épicé.
Bouche: Texture liquoreuse. Boisé. Caramel, miel de verge d'or, pacanes.
Finale: Caramel au beurre, cannelle. Persistance relativement douce et agréable quoique assez courte.
Remarque: Intéressant et accessible malgré un manque de complexité et de longueur.

MACALLAN 15ans Fine Oak, 43%, Highlands:
Couleur: Paille ambrée
Nez: Bouquet délicat et complexe: Poire, pomme verte, pâte d'amande. Miel de trèfle.
Bouche: Ample malgré une texture mince et sans épaisseur. Fin. Poire. Clou de girofle (très finement) et surtout une douce mais franche amertume de chocolat noir dans toute la bouche.
Finale: Complexe. Boisée. Le fruité (poire, piment doux) et la noisette se diffusent doucement parmi la sublime amertume de cacao.
Remarque: Vraiment mon type de scotch: complexe, profond, délicat dans son fruit et ses notes boisée sans pourtant arracher.

Est-ce Jeancarmet de "Chez Mi-Shou" qui m'a inspiré à tenir pareil journal? Je ne sais pas mais en tout cas j'adore ça. Le transcrire sur le blog presque tel quel donne un côté très amateur et quand je me relis j'ai l'impression d'avoir un vocabulaire assez limité. À bien y réfléchir, je crois en fait que je suis plutôt dépassé par les nuances subtiles qu'offrent les scotchs, ça m'impressionne vraiment, en plus d'avoir à m'habituer aux effets gustatifs et physiques de l'alcool. J'imagine que je prendrai confiance en mes capacités de cerner leurs arômes et caractéristiques, les mettre sur papier avec cohésion.

Je suis heureux de savoir que Klémentine ait adoré son expérience...  Qui a dit que les scotchs c'était juste pour les gars poilus (et/ou avec un kilt!)?!

lundi 3 mars 2008

Tout ne fait qu'Un

Savez-vous pourquoi ça me plaît tant cette histoire de scotch? J'ai réfléchi et je crois que, mis à part la complexité gustative qui me fait halluciner, ça me fait du bien pour plusieurs raisons:

1- Sans rien enlever au thé et à l'Asie, je trouve ça merveilleux de trouver un produit OCCIDENTAL aussi trippant.  L'histoire des faux Pu erh, des galettes 100% Wild Tree coupées avec des thés de plantation, des pratiques parfois douteuses dont l'info nous est donné au compte goutte... Ça m'a un peu écoeuré, je l'avoue. La manière que les Chinois font le commerce est si différente. Il me semble que rien n'est à leur épreuve pour vendre... un manque de dignité parfois, bien sûr je généralise. Toujours est-il que j'ai appris aujourd'hui qu'on allait commencer à mettre des hologrammes sur certains Bordeaux et Bourgognes pour contrer la fraude de faux crus français en provenance de Chine! Un produit fabriqué en Écosse me fait moins peur, et ça c'est sûrement parce que j'ignore encore les coulisses du milieu...

2- La FACILITÉ: Une bouteille. Un verre. That's it. Pas de théières en terre comme ceci ou comme cela, de bouilloires en argent ou en verre, de qualité d'eau, de temps d'infusion selon le grammage, etc... J'adore faire le thé. C'est en fait ce que je préfère le plus au monde, presque même plus que le boire. Mais j'avoue que je suis vraiment heureux de voir une liqueur sublime déjà élaborée, parfaite, sans que j'aie quoique ce soit à faire que de la verser! Une paresse divinement récompensée. Conservation? Facile, loin d'être aussi périssable que nos feuilles précieuses. Prix? Quand je vois les prix exorbitants des galettes de qualité et des Gao Shan ou des Dan Cong, et à la quantité de scotch que je me sers pour une dégustation (15-20ml), ça revient pratiquement au même.

3- Le FEELING que ça donne. Le mood calmant, réchauffant, dilatant. Le feeling d'être un gars aussi. Le scotch, c'est yang. C'est fin, mais c'est vraiment pas pour les anges. Aussi, autant qu'après une dégustation de thé en soirée je ne sais jamais si la nuit me sera blanche, l'effet envoûtant et engourdissant du whisky assure presque l'assommoir.

C'est certain que c'est simplement DIFFÉRENT. Je pourrais maintenant faire une liste de toutes les choses que j'aime du thé et, si on met de côté l'effet de nouveauté que je vis par rapport aux scotchs, le thé gagnerait assurément le duel car c'est le grand amour de ma vie. Le thé c'est tellement complexe pour moi: l'art (le rituel, les théières, etc.), la spiritualité, le voyage de l'Asie éternelle, la botanique (oui, avec l'orge aussi, mais bof!), etc. Le thé m'enligne, me guide, m'inspire, me supporte, me rend plus sage. Le scotch me détend, me "déniaise". Les deux sont pourtant si proches dans "la quête du goût". Eh ben, la solution est simple pour moi, pour le meilleur des mondes: MARIER LES DEUX! 

Ps... oui, je m'en suis procuré une bouteille... hi hi hic!

dimanche 2 mars 2008

Comme la vie est bien faite... un des meilleurs endroits de Montréal pour déguster des scotchs se situe à 2 minutes de marche de mon lieu de travail! Le pub L'Ile Noire offre sur sa carte plus de 150 différents choix de scotchs single malt, de 5$ à 500$ le verre.

Je n'attendais qu'une bonne raison pour m'y rendre pour la première fois. Ça n'a pas été long. Le jour même que j'ai découvert l'endroit en discutant avec un client du Camellia, mon amie marionnettiste Do, m'invite à aller prendre une bière avec ses collègues de stage... où ça? À L'Ile... Noire? Hehehe! (d'habitude, quand je veux vraiment quelque chose -peut-on nommer cela une prière?-, la Vie me l'accorde presque instantanément). Je savais déjà que le liquide que j'allais ingurgiter n'allait pas être concocté à l'aide de houblon.

LAGAVULIN 16 ans, Ile d'Islay, 43%. 
Le client du Camellia m'avait recommandé ce scotch en me disant: "Il est vraiment spécial, tu verras, mais attends avant de le goûter, explore encore d'autres scotchs plus normaux, garde celui là pour plus tard, pour la fin." Ehhhh! Faut pas dire ça à Sacha... La carte du pub était dans mes mains que déjà je savais que j'allais prendre celui là. Je suis comme ça, impatient, je peux pas attendre, je veux le best tout d'suite! Bon, là ce n'est pas une question d'être meilleur, c'est simplement "étrangement complexe" comme liqueur. Notes de dégustation:
Sur ventre vide. 
Couleur: Cuivre.
Nez: Fumée, cuir jeune, fruit blanc, tourbe, iode.
Bouche: Ample, texture moyenne et coulante. Modérément sucré. Cuir (gant de baseball), finement fumé, notes salines/marines. Tourbe jeune. Réglisse, fruit---> fraise (compote).
Finale: Longue et soyeuse, s'amincissant dans un équilibre parfait de tourbe, de fumée et de fruit délicat avec une pointe de sel.
Remarques: La fumée et le cuir prennent beaucoup de place mais on sent que la complexité est bien là derrière cet avant-plan mince et translucide. La tourbe et l'aspect marin est fin et mystérieux. Le fruit (fraise cuite) arrive en bouche vers la fin, caché derrière la fumée, rondement agréable. À regoûter absolument.

C'était vraiment bon. Je garde un souvenir palpable de cette soirée et de ce verre inspirant. L'ambiance n'était pas tant à la dégustation car il y avait à côté de moi des buveurs de bières et de cidre, merveilleusement sympatiques certes qu'ils étaient, qui dans leur trip de marionnettes riaient fort, s'exclamaient... Ça me faisait vraiment drôle de les entendre (et voir!) parler si fort... au salon de thé les clients parlent vraiment à voix basse, on s'habitue!  Vive la vie d'artiste! (et de dégustateur...!)

samedi 1 mars 2008

Mûrissement

par Markus Wichmann, Creative Commons

J'ai pour mot dire que lorsqu'on n'est pas prêt pour quelque chose, qu'on n'est pas mûr et disposé à intégrer un élément dans notre vie, on ne le voit simplement pas, on passe à côté sans le remarquer. Ça peut être comme dans "When Harry Met Sally", le timing n'était pas bon jusqu'à ce que le moment vienne. 

Je me souviens encore de ma vision du thé avant de développer cette passion dévorante: c'était très ordinaire et, tant qu'à faire, je préférais un café pour me fouetter ou les tisanes pour leurs propriétés. Et puis, un beau jour ensoleillé dans le jardin du vignoble où je travaillais, une rencontre banale entre des lèvres et une tasse de Lapsang Souchong et qui a tourné au début de ma folie. Encore là, ce n'était qu'un préambule. Quelques autres théières suivirent au cours des semaines suivantes mais je classai le sujet dans le dossier "à explorer à mon retour au Québec" et stoppai les découvertes. Les graines avaient été semées. Tout de même, plus d'un an passa avant que je me souvienne du feeling que j'avais eu lors de ma première incursion au monde du thé. Je me trouvai alors quelques thés bon marché en boutique d'aliments biologiques, un livre (Guide de l'amateur de thé de Jean Montseren), une petite théière de fonte... Le brasier s'enflamma en un instant sans jamais cesser de croître depuis.

Ces dernières semaines, je me sens de toute évidence dans la même situation avec le scotch. Au cours des années passées, après quelques dégustations d'initiation vraiment intéressantes chez des amis, en voyage ou chez les parents de Klémentine, j'avais mis le scotch dans le dossier des "explorations futures", le thé prenant déjà trop de place dans mon coeur. Aujourd'hui, dans toute mon innocence face à ce monde d'une complexité tout aussi intéressante que celle du thé quoique bien différente, je m'enflamme de tout mon être pour l'élixir ambré et puissamment alcoolisé. D'autant plus qu'il a des similarités aromatiques touchantes entre les fameux Pu Erh et certains Wulong vieillis de Taiwan que j'adore... Quelle dimension supplémentaire vient de s'ouvrir à moi! Passion de passage? Seul le temps saura me le dire.