samedi 1 mars 2008

Mûrissement

par Markus Wichmann, Creative Commons

J'ai pour mot dire que lorsqu'on n'est pas prêt pour quelque chose, qu'on n'est pas mûr et disposé à intégrer un élément dans notre vie, on ne le voit simplement pas, on passe à côté sans le remarquer. Ça peut être comme dans "When Harry Met Sally", le timing n'était pas bon jusqu'à ce que le moment vienne. 

Je me souviens encore de ma vision du thé avant de développer cette passion dévorante: c'était très ordinaire et, tant qu'à faire, je préférais un café pour me fouetter ou les tisanes pour leurs propriétés. Et puis, un beau jour ensoleillé dans le jardin du vignoble où je travaillais, une rencontre banale entre des lèvres et une tasse de Lapsang Souchong et qui a tourné au début de ma folie. Encore là, ce n'était qu'un préambule. Quelques autres théières suivirent au cours des semaines suivantes mais je classai le sujet dans le dossier "à explorer à mon retour au Québec" et stoppai les découvertes. Les graines avaient été semées. Tout de même, plus d'un an passa avant que je me souvienne du feeling que j'avais eu lors de ma première incursion au monde du thé. Je me trouvai alors quelques thés bon marché en boutique d'aliments biologiques, un livre (Guide de l'amateur de thé de Jean Montseren), une petite théière de fonte... Le brasier s'enflamma en un instant sans jamais cesser de croître depuis.

Ces dernières semaines, je me sens de toute évidence dans la même situation avec le scotch. Au cours des années passées, après quelques dégustations d'initiation vraiment intéressantes chez des amis, en voyage ou chez les parents de Klémentine, j'avais mis le scotch dans le dossier des "explorations futures", le thé prenant déjà trop de place dans mon coeur. Aujourd'hui, dans toute mon innocence face à ce monde d'une complexité tout aussi intéressante que celle du thé quoique bien différente, je m'enflamme de tout mon être pour l'élixir ambré et puissamment alcoolisé. D'autant plus qu'il a des similarités aromatiques touchantes entre les fameux Pu Erh et certains Wulong vieillis de Taiwan que j'adore... Quelle dimension supplémentaire vient de s'ouvrir à moi! Passion de passage? Seul le temps saura me le dire.

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